BlogQuestion de société

Le côté sombre du bénévolat

Depuis plus d’un siècle, notre société a évolué à un tel point, qu’elle est incapable de garantir du travail pour tout le monde. Pourtant 16 millions de bénévoles œuvrent aujourd’hui dans le paysage associatif français qui couvrent les activités d’1.3 millions d’associations.

Le paradoxe est dans le fait que les missions de ces associations dites d’intérêt général, nécessitent de plus en plus de compétences diversifiées et de professionnalisme.

Or la définition de « professionnalisme » évoque l’aspect lié à des caractéristiques précises et une valeur ajoutée à un métier. Si tel est le cas, pourquoi attendre systématiquement de la part de braves gens que la gratuité soit de mise ?

Dans ce contexte où la population est soi-disant en quête de sens et à la recherche de travailler en équipes en apportant ses propres compétences, on donne surtout libre expression à un monde de profiteurs.

 

Quelques chiffres

  • Les Français jugent de manière unanime que les associations permettent de créer du lien social (90%) et qu’elles jouent un rôle indispensable pour la société (86%).
  • Le sport en club ou en groupe occupe le temps de 55% d’entre eux, puis viennent l’Art et la culture pour 27%.
  • L’action sociale, l’humanitaire et le caritatif complètent le podium (16%).
    Au-delà du type d’activité, les Français y sont particulièrement assidus : 73% déclarent pratiquer une activité au moins une fois par semaine.
  • Ils sont 35% à déclarer donner du temps à une association, que ce soit en qualité de bénévole, salarié, ou simple soutien.
  • Plus de 8 Français sur 10 jugent que les associations manquent de moyens financiers, et 72% pensent que les pouvoirs publics devraient faire plus pour les aider.

D’un côté, le bénévolat nous permet de nous connecter à notre communauté et d’en faire un meilleur endroit. Il peut profiter à nous et notre entourage autant qu’à la cause que nous choisissons d’aider. Consacrer son temps en tant que bénévole nous aide à faire de nouveaux amis, à élargir notre réseau et à renforcer nos compétences sociales.

Ainsi, je pourrais vous trouver beaucoup de bénéfices à s’impliquer dans le volontariat. Néanmoins, je pourrais vous trouver tout autant de raisons néfastes à s’engager car c’est aussi via ces activités que de nombreuses associations ruinent et gangrènent la vie économique locale.

 

Volontaires par passion

Le principe-même de donner du temps et de l’énergie au profit d’autres personnes au sein de sa communauté, doit être perçu comme une responsabilité sociale plutôt que pour une quelconque récompense financière.

« Un bénévole est toujours volontaire, par passion. Son crédo ? Pouvoir à la place d’avoir : cela lui semble tellement plus simple. » Dom Cado

Car essayer de nous faire croire que l’on peut réinventer une nouvelle manière de faire la société est une chose, mais toutes ces associations n’ont pas une reconnaissance d’utilité publique. Bien souvent, ces organismes existent parce que leurs plus hauts membres (ou dirigeants) sont animés par telle ou telle idée qui découle d’une réflexion plus ou moins utopique.

Si l’on reprend la citation « Toute peine mérite salaire », on comprend par-là que la nature du travail effectué doit être rétribuée à sa juste valeur. Lorsque ces dites ‘associations’ brassent plusieurs milliers d’euros par an, avec un rayonnement qui dépasse largement le cadre local avec plusieurs centaines d’adhérents à son actif, de mon humble avis, cela relève de l’activité d’une entreprise.

Dans ce cas précis, ces dites ‘associations’ devraient recruter des personnes pour les rémunérer pour un travail rendu. Avec ce regain en pouvoir d’achat, ces individus seraient plus enclins à dépenser ce qui en retour aiderait à l’essor de l’activité locale.

 

Un impact économique de 5.2 milliards d’euros

Les associations sportives sont sujettes à profiter de la présence d’adhérents et leur dynamique pour impliquer les familles et leur entourage à moindre coût. Et tout homme d’affaires vous dira que le temps c’est de l’argent. Lieux de pratiques sécurisés, vecteurs de valeurs communes, espaces d’épanouissement individuel et collectif, les clubs sont un pilier de la société française dont ils participent à l’équilibre.

Un dernier recensement faisait état de :

  • 307 500 le nombre d’associations sportives en France
  • 3.5 millions le nombre de bénévoles au sein de ces associations sportives

Pour autant, certains responsables de ces clubs n’ont aucun scrupule à ‘manipuler’ toutes ces gens dévoués via l’aspect affectif de la situation. Le bon cœur de ces personnes est toujours mis en avant pour mieux, afin de mieux les amadouer… les utiliser. Ce qui devait être perçu comme une aide, est au fil du temps considéré comme une responsabilité et un devoir ou le fameux « on compte sur toi ! »

Ce sont donc bien les abus que je dénonce parce qu’au final, les associations, elles, sont toujours prêtes à obtenir plus d’aides financières et d’avantages fiscaux, délaissant toujours un peu plus la générosité et la ‘bienveillance’ de toute une communauté mise à mal.