Question de société

Cette France ingouvernable

By 5 décembre 2019 avril 16th, 2020 No Comments

Je ne sais pas vous, mais cette journée du 05 décembre 2019 va probablement rester comme une date mémorable pour certains, à oublier pour d’autres. A la seule pensée de cette longue liste de corporations professionnelles qui seront dans la rue, cela me donne un peu mal à la tête. On pourrait d’ailleurs se demander qui ne sera pas mobilisé ce jour…  Du coup ne serait-il pas plus simple de rédiger une liste des métiers qui ne seront pas affectés ?

Etant apolitique, j’émets des doutes sur le bien-fondé de ce rassemblement général. Si je m’en réfère aux dires entendus de l’actuel secrétaire général de la CGT, Monsieur Philippe Martinez, via médias interposés, que c’est, je cite : « Un véritable mouvement social qui est en train de se construire… dû au mépris affiché du gouvernement ! »

 

Le gilet comme un symbole

C’est dans ce contexte de cacophonie qui dure depuis plus d’un an, que tous les partenaires sociaux souhaitent être les solistes d’une partition écrite pour un orchestre. Et c’est dans ce tintamarre synchronisé que le mouvement des ‘Gilets jaunes’ est apparu un certain samedi 17 novembre 2018.

Ce mouvement social a trouvé son origine dans la diffusion d’appels à manifester contre l’augmentation du prix des carburants automobiles – ok soit.

Un début de protestations qui aussi spontanées soit-il au départ est resté assez déstructuré. Mais attention, l’improvisation n’est qu’apparente, car les meneurs sont plus coordonnés qu’il n’y paraît, ce qui explique sans doute le succès du mouvement un an plus tard.

Tout aura été dit concernant les orientations politiques de ces militants se revendiquant d’aucun bord politique. Ce positionnement aura au moins permis de rassembler la population autour d’un sujet fédérateur comme celui du coût des déplacements. Il n’empêche que depuis fin 2018, les plus proches lieutenants de ces leaders auraient des tendances de l’ultra droite ou l’ultra gauche, voire aux théories complotistes, afin de vouloir, je cite : « renverser les élites ».

 

J’avoue ne pas comprendre…

Comment en être arrivé au constat que les premières mesures économiques prises, font apparaitre le Président de la République comme, je cite : « éloigné de toutes réalités des difficultés rencontrées par les Français » ? Le Président n’a-t-il pas été élu pour cinq ans ? Ne pourrions-nous pas peut-être faire un état de son bilan à quelques mois de la fin de son mandat, non ?

Ou est-ce ma théorie du pouvoir de la Presse à influencer une bonne partie de la population, en créant un malaise incidieux quasi certain ?

 

Mouvement d’hypocrites ou échappatoire de circonstances

Dans le coin de ma tête, je me dis qu’il faut tout de même mettre en perspective l’évolution de nos modes de vie, et faire la part des choses avec le plus d’objectivité possible sur tout ce qui se dit, notamment concernant notre pouvoir d’achat et autres.

Aujourd’hui, comme jamais avant, les Français ont le poste regroupant les dépenses de communication, de loisirs et de culture qui est passé de 3 % du budget de consommation en 1960 à 11 % en 2017.

Pour affiner mes dires et imager mes propos, jusqu’à récemment (fin octobre de cette année environ), j’ai bien remarqué que :

  • les terrasses de bars étaient bondées
  • l’attente devant les salles de cinéma ne s’était pas réduite
  • et la fréquentation dans les magasins et des braderies est toujours aussi importante.

Par ailleurs, l’effervescence avant les soldes d’hiver autour du ‘Black Friday’ et du ‘Cyber Monday’, a bien été palpable. Nul doute que le weekend dernier a été marqué comme chaque année, par l’hérésie des consommateurs.

Idée confirmée par les estimations du site internet ‘Lesnumériques.com’ qui ont révélé que ce sont près de 2 Français sur 3 qui devraient dépenser une moyenne de 230€.

 

Les questions qui fâchent

La vraie question à se poser n’est-elle pas : « Les Français sont-ils vraiment à plaindre ? » Sincèrement, j’en doute car si les dépenses qui ne sont pas d’ordre « vitale » sont en augmentation, tout semble indiquer que cette société de consommation que nous décrions tous, n’est pas mise à  mal, puisque nous ne faisons pas l’impasse sur nos envies.

Et oui, parce que pendant le même temps, la pratique des jeux d’argent en ligne ne cessent de progresser

Du coup, faut-il vraiment penser que le pouvoir d’achat est à ce point aussi bas que les Français veulent bien le revendiquer ? Une récente étude publiée par la Banque de France, semble démontrer le contraire.

 

Il faudrait quand même que la population française arrête de vivre dans le déni et qu’elle prenne toute la mesure de la réalité. Entre nos desiderata et l’existence d’une croissance qui soutient la consommation, il est peut-être temps que nous, Français nous ressaisissions. Dans un monde où même notre voisin européen, l’Allemagne, souvent pris pour exemple / modèle, ne bénéficie pas, par exemple, d’autant de jours de vacances que nous, peut-être devrions-nous nous pencher sur notre statut de privilégiés qu’est le nôtre par rapport aux autres pays ?…

 

Quels dénouements pour 2020 

Alors fausse ‘cri au loup’ ou besoin de se faire entendre par les syndicats, prise de conscience collective ou auto-flagellation des représentants des services publics, création d’un mouvement de la part des ‘Gilets jaunes’ avec en vue un coup d’Etat, nul ne sait vraiment l’épilogue de cette journée.

Pour ma part, je vais essayer de me détacher des incidents susceptibles de poindre et d’émailler aujourd’hui. Une chose est certaine : vivement la fin de ces mascarades grotesques, des promesses inutiles et surenchères de part et d’autre. Elles n’élèvent pas le débat et ne mènent nulle part !