Question de société

Ces foutues élections municipales

By 6 février 2020 mai 1st, 2020 No Comments

Comme tous les six ans, nous nous préparons à renouveler nos conseillers municipaux pour un mandat de 6 ans au suffrage universel direct par les électeurs français et européens inscrits sur les listes électorales.

Le mode de scrutin combine les règles du scrutin majoritaire à 2 tours et celles du scrutin proportionnel. Le maire et ses adjoints sont ensuite élus par le conseil municipal.

 

Les forces en présence

Depuis l’élection présidentielle de 2017, l’échiquier politique français est fortement modifié par l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Jamais depuis 1958, avait-on vu une prise de pouvoir fragilisant aussi fortement, les principaux partis politiques des gouvernements précédents. Rappelons au passage que « La République En Marche » (abrégé LREM ou LaREM), est un parti très jeune puisque créé en 2016.

Pourtant à deux ans de la prochaine présidentielle, qui est très faiblement implantée localement, sait qu’une victoire dans une grande ville serait de bon augure pour 2022.

Cette année, un paramètre important s’ajoute aux forces en présence, puisqu’un nombre important de maires renoncent à se représenter cette année. Il faut dire que ces élections interviennent dans un contexte social rendu – voir « Cette France ingouvernable ».

 

Le contenu des messages

Si la campagne a souvent commencé des mois avant le scrutin, officiellement elle n’a débuté que depuis quelques jours – le 2 mars plus précisément. Néanmoins, les affiches sont déjà bien présentes et même si, je cite : « Le slogan n’est pas l’élément déterminant d’un vote, c’est un des ingrédients de la recette. Comme le sel rehausse un bon plat, mais n’est pas essentiel à sa réussite : il n’y a pas d’impact direct sur le vote.»

L’auteur de cette paraphrase est Bernard Motulsky, titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’Université du Québec. Il rajoute : « Le slogan a plutôt la fonction principale de rassembler. »

Autre point de vue, celui de Mariette Darrigrand, semiologue, pour qui les messages véhiculés n’ont pas forcément fait l’objet d’un choix délibéré. « On voit bien que ces slogans sont un peu ‘bricolés’ ; ce n’est pas péjoratif, mais on voit qu’il n’y a pas des professionnels de la communication derrière et qu’ils ne sont pas très bons. »

 

Des Français sceptiques mais…

Les discours sont alors centrés sur les électeurs mais avec cette subtilité que les candidats n’expriment pas très clairement ce que sont les contours de leur programme. En revanche, ils utilisent le slogan et le mot « vous »  de façon que l’électeur s’estime être acteur.

Bien que certains des programmes soient totalement incohérents ou tout du moins, intenables (ex : prétendre que l’on va supprimer la pauvreté ou l’insécurité sont deux promesses irréalisables), les électeurs  participent bien malgré eux, à un certain cynisme vis-à-vis de la politique.

Il ne s’agit pas ici de les excuser, ni de légitimer les auteurs de « fausses » promesses, mais seulement de rendre leurs comportements compréhensibles. On pourrait associer cela à une duplicité passive d’exprimer que l’on appartient au même monde idéologique.

 

Partout les mêmes programmes

 Les problèmes étant déjà bien connus, la tendance des partis politiques et des candidats se positionnant comme « sans étiquette » est de se réfugier derrière des thèmes tendances. Que ce soit à Clermont-Ferrand ou Lyon, les candidats se permettent de faire l’étalage des manques ou promesses non-tenues par l’équipe en place lors du précèdent mandat. A cela on y associe un brin de démagogie pour arriver à une liste de thématiques abordées qui sont communes les unes des autres, comme par exemple (et sans ordre de priorité) :

  • Nature en ville : végétalisation, espaces verts sans pesticides, biodiversité, lutte contre les ilots de chaleur, lutte contre l’artificialisation des sols, éco quartiers
  • Mobilité : promotion du vélo, aires de covoiturage, service de navettes, mobilité inclusive, pédibus, plan marche
  • Energie – efficacité : économies d’énergie et d’eau sur patrimoine communal, lutte contre les gaspillages, flotte automobiles professionnelles en électrique, commande publique
  • Développement local : économie circulaire (nouvelles activités autour du réemploi, réparation, services…), économie sociale et solidaire, revitalisation des centres villes – aspirer vers une ville zéro déchet.

Pour une liste plus complète, référez-vous au lien.

Ma question est la suivante : est-ce avec une telle approche que l’on s’investit pour réformer le présent et préparer l’avenir d’une communauté en France ?