Un cinquième de notre nouveau siècle a été parcouru et déjà, nous pouvons temoigné d’un nombre important de changements. D’une crise financière sur laquelle le monde a rebondi, nous avons traversé une transformation numérique sans précédent, une hyper-croissance économique, un boom boursier, des taux d’intérêt extrêmement bas et une énorme disponibilité de capitaux.
Nous avons assisté à d’énormes investissements dans l’industrie technologique, à l’émergence de la crypto-monnaie et de la blockchain, plus récemment à l’utilisation généralisée de véhicules électriques et de bornes de recharge, à la naissance des télécommunications 5G, et à des appareils mobiles plus puissants que les superordinateurs.
Il est donc bien difficile d’imaginer ce que pourraient être les prochaines tendances qui affecteront la société de demain. Le seul constat que nous pouvons faire est que dans les domaines de la technologie, de la santé, de l’argent, des transports, de la maison et de la vie de famille, les choses changent à une allure exponentielle.
Alors que nous nous dirigeons vers 2022, une question demeure : où allons-nous ensuite ? Je vais donc me risquer à vous sélectionner quatre aspects qui pourraient orienter les prochaines tendances et bouleverser le quotidien de notre demain :
- Vaccination de masse vs la fin des restrictions
- Egalité dans le travail hybride et diversité sur le lieu de travail
- Acclimatation des crypto-monnaies
- Besoin de solutions climatiques en entreprise
1/ Révision de la crise sanitaire
Certains visionnaires auraient été bien inspirés d’appréhender l’issue de cette crise, en nous expliquant en 2020 que la gestion du SARS-CoV-2 serait une tâche impossible à mener. Il y a quelques semaines à peine, les experts en maladies prédisaient que les pays commenceraient à sortir de la pandémie en 2022. Leurs propos laissent penser qu’ils était bien loin de la vérité, puisqu’après avoir subi une série de surtensions entraînées par les variants Alpha, Beta, Gamma et Delta, vient l’Omicron.
Avec le peu de recul, nous commençons tout juste à comprendre, ce que sont les premières mutations, et des énormes changements affectant les propriétés du virus. Outre sa facilité de propagation, la gravité ou non de la maladie associée, c’est la performance des vaccins qui est actuellement remise en question. Alors, faut-il se tourner vers des médicaments thérapeutiques, élaborer des outils de diagnostic plus performants et réfléchir aux prochaines mesures de santé publique et sociales qui semblent, elles, devenir inévitables ?
La vaccination de masse s’est avérée être une solution à court terme avec un impact limité, puisque la majorité des personnes immunisées ont été infectées au cours des dernières semaines. D’ailleurs le variant Omicron rappelle que « personne n’est en sécurité » jusqu’à ce que tout le monde soit en sécurité ! » – référence à la citation de la secrétaire générale-adjointe des nations Unies Amina Mohammed.
De nouvelles thérapies sont en route, comme les pilules antivirales. Celles-ci pourraient être une arme très importante contre toute attaque virale et fonctionner comme une suppression de la réplication virale par interférence ARN (ARNi). La menace de nouvelles variantes présente un risque permanent dont il faut être conscient, comme l’illustre l’incertitude liée à Omicron, et celles-ci pourraient changer les perspectives de manière assez spectaculaire.
Malgré cela, il est à penser que cette crise ne connaitra pas une résolution facile. Par conséquent, en regardant les options qui à notre disposition, il ne nous reste que deux manières d’éradiquer cette crise sanitaire :
- Soit nous nous concentrons sur la vaccination du monde entier, y compris les pays pauvres ou ceux qui ont moins accès au vaccin – pas seulement les pays riches/développés, ou
- Les gouvernements optent pour la réouverture des frontières et la libre circulation de la population à travers le monde. Le virus se répand une fois pour toute sur l’ensemble de la population mondiale, et permet à ce que cette immunité collective tant esperée soit atteinte. Il est entendu qu’en procédant ainsi, chaque pays devra s’attendre à faire face à de nombreuses critiques.
Néanmoins, il y a déjà deux choses déjà acquises :
- les soins de santé ne seront plus jamais les mêmes après la pandémie, et
- à l’image de l’Asie, le port du masque en public deviendra plus ou moins la normalité.
2/ Egalités dans le travail hybride et diversité au travail
Le travail et l’école ont peut-être été les aspects de la vie les plus perturbés pendant la pandémie. De nombreux employés ont décidé qu’ils préféraient l’équilibre travail/vie personnelle du travail à distance et beaucoup ont migré pour se rapprocher de leur famille, ou se sont éloignés des centres-villes pour avoir plus d’espace et d’air frais.
Les deux question qui me viennent à l’esprit sont :
- 2022 sera-t-elle l’année où nous commencerons à déterminer si les hommes en majorité seront tous aussi impliqués dans la garde des enfants que leurs conjointes respectives ?
- Est-ce que deux parents peuvent vraiment partager également les responsabilités du foyer et de la famille en même temps ?
Il est possible qu’avant de vouloir viser une répartition équilibrée des tâches, le mieux est de trouver un moyen simple de répartir les charges, le couple réfléchisse à ce qu’il souhaite exactement et ce dont il a besoin. La clé ? Que chacun des protagonistes se sente heureux, productif et apprécié.
Suivre – ou diriger – la tendance à accroître la diversité et l’inclusion sur le lieu de travail ne doit pas être considéré comme un acte de charité ou le respect d’une autre réglementation sur les entreprises. Les entreprises devraient plutôt chercher à augmenter le niveau de diversité et d’inclusion sur le lieu de travail, car cela augmente leur part de marché et améliore leurs résultats.
De ce que j’ai pu observé lors de mes expériences à l’étranger, lorsqu’il existe la diversité et l’inclusion sur le lieu de travail, et que cela conduit à des résultats positifs démontrables, c’est à ce moment-là que nous savons que cela a été bien fait et que cela mis en place dans le temps.
3/ Acclimatation des crypto monnaies
En parlant de croissance, l’année 2021 a été marquée par plusieurs avancées majeures pour les crypto-monnaies ; celles-ci ont atteint de nouveaux sommets et suscité plus d’intérêt. Par exemple, l’application d’échange de crypto Coinbase a dépassé TikTok et YouTube pour devenir l’application la plus téléchargée de l’App Store d’Apple.
De nouvelles applications cryptographiques telles que les jetons non fongibles* (NFT) ont gagné du terrain, les ventes de ces actifs numériques établissant de nouveaux records dans les grandes maisons de vente aux enchères. Bitcoin a aussi fait des progrès vers l’acceptation par le grand public, les principaux sites Web comme Expedia et Microsoft acceptant la pièce comme moyen d’échange. Et plus récemment, El Salvador est devenu le premier pays au monde à accepter le bitcoin comme monnaie légale.
Certains considèrent la crypto-monnaie la plus populaire au monde, Bitcoin, comme une protection contre l’inflation. Alors que les banques, les holdings et les régulateurs traditionnels prennent plus au sérieux la blockchain, verrons-nous les industries technologiques (GAFAMI) et les banques centrales, avoir un role plus prononcés sur la crypto-chaîne ?
Et d’une manière plus générale, la crypto-monnaie deviendra-t-elle plus ‘domestiquée’ comme on le voit avec les technologies précédentes. Aux U.S. certains politiciens et athlètes ont commencé à prendre leurs chèques de paie en Bitcoin en 2021. En sera-t-il de même pour nous en France en 2022 ?
Seul le temps nous dira si cette adoption intégrera notre utilisation quotidienne, mais je peux parier que cela pourrait arriver plus rapidement que prévu.
* Un jeton non fongible est une unité de données unique et non interchangeable stockée sur une blockchain, une forme de grand livre numérique. Les NFT peuvent être associés à des fichiers numériques reproductibles tels que des photos, des vidéos et de l’audio.
4/ Besoin de solutions climatiques en entreprise
Il est essentiel de limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C pour éviter des impacts catastrophiques, nous dit-on. Mais comment saurons-nous vraiment si nos actions sont bien suffisantes et si l’objectif à atteindre est legitimement possible ?
Il semblerait que pour nous aider, nous devons commencer à extraire le carbone de l’atmosphère. L’un des meilleurs moyens d’y parvenir est de protéger et de restaurer les paysages naturels. Mais un manque de sensibilisation et de compréhension, ainsi que de faibles niveaux d’investissement, ont freiné les progrès. Et comme les gouvernements ne semblent pas aborder les problèmes clés en termes de solutions environnementales, nous avons déjà vu de grandes entreprises prendre des mesures audacieuses en sensibilisant le monde des affaires et en aidant le secteur privé à investir dans la nature.
De Chine, pays pourtant souvent pointé du doigt, existent de nombreuses initiatives. Le marché national du carbone de conformité pourrait être déployé dans le secteur du raffinage et de la pétrochimie du pays dès 2022-2023, dans une démarche qui introduira une tarification du carbone dans l’un des secteurs les plus énergivores. Comme les entreprises occidentales utilisent des entreprises de fabrication en Chine, l’une des idées est d’utiliser l’une des 10 millions d’entreprises en Chine en sélectionnant le fournisseur à faible émission de carbone.
Restaurer la nature et notre climat exigera un effort concerté de nous tous, mais cet effort nous récompensera avec une planète saine, heureuse et prospère qui fait vivre 9 milliards de personnes. Alors, concrètement, quelle action pouvez-vous ou votre entreprise prendre aujourd’hui pour faire de ces objectifs une réalité ?
