Question de société

La psychose et la crédulité de la rue

By 20 mai 2020 mai 28th, 2020 No Comments

Le site de l’OMS notifie que, je cite : « Il n’y a actuellement pas assez de données permettant de formuler des recommandations pour conseiller ou déconseiller le port du masque (médical ou non) aux personnes en bonne santé dans les espaces collectifs. »

Puis de rajouter dans un pave intitulé ‘Conseils au grand public’, « Si vous êtes en bonne santé, vous ne devez utiliser un masque que si vous vous occupez d’une personne présumée infectée par le 2019-nCov ou Covid-19. »

Pourtant tout semble indiquer que la personne lambda n’a pas tout compris de la situation actuelle, à l’efficacité limitée du port d’un masque s’il n’est pas associé aux gestes barrières et notamment à celui essentiel qu’est celui du lavage des mains.

 

Une peur viscérale bien présente

En date, du déconfinement autorisé depuis lundi dernier, j’ai pu m’apercevoir que l’anxiété était palpable dans l’espace public. Dans les magasins, même perception, tant pour les vendeurs en magasin que pour les potentiels clients et autres promeneurs.

Après le rituel du gel hydro alcoolique appliqué sur les mains par un agent de sécurité à l’entrée d’un des centres commerciaux de la ville, quelques mètres plus loin, la première enseigne nous « invitait » à renouveler la même opération. Le faire une fois on peut le comprendre : refaire la même opération moins de deux minutes plus tard, il ne faudrait tout de même pas exagérer.

  • Note : concernant la fréquence pour un lavage efficace, la friction des mains doit durer au moins 30 secondes pour le lavage simple et 1 minute pour le lavage antiseptique. Or la durée moyenne d’un lavage des mains est bien souvent inférieure ou égale à 8,6 secondes dans l’étude de Quraishi (Quraishi, 1984).

Lors de ses interventions en mars et avril dernier, le Président de la République avait utilisé le mot « guerre ». J’avais mentionné dans l’un de mes précédents posts, qu’il aurait pu rajouter le mot « bactériologique » pour faire bonne mesure. C’est en fait une guerre psychologique qui nous mène à être confronté à la situation qu’est la nôtre aujourd’hui. Parce que des erreurs il y en a eu… et de nombreuses.

Car si les travailleurs de la santé, habitués à un certain degré de d’hygiène, semblent sensibles au stress de l’incertitude et à la perte de contrôle engendrés par la pandémie de COVID-19, ce n’est pas le cas de la population, qui psychose sous l’avalanche d’informations, souvent erronées ou contradictoires, mais surtout relayées sans interruption, à la manière d’une propagande.

 

Un lavage de cerveau entretenu par les médias

Comme un peu partout dans le monde, le COVID-19 est devenu le principal centre d’intérêt de la population. Et pour cause : il suffit d’allumer un poste de radio ou celui de la télévision, pour tomber systématiquement sur une émission consacrée à cette pandémie.

Force est de constater que le cœur des informations traitées se focalise sur les soi-disant moyens pour se protéger. Il aurait peut-être mieux valu que l’on nous fasse réfléchir sur les raisons et pourquoi on a pu dénombrer autant de personnes atteintes du Covid-19 et des morts qui s’en sont suivies.

La faute à qui ? Celle des médias, qui depuis trois mois font de la crise sanitaire leurs grands titres matins, midis et soirs, au point que plus rien ne semble exister. C’est un fonctionnement qui se base sur le déroulé non-stop de « vraies fausses » informations, tel un lavage de cerveau en quelque sorte !

Leur rôle serait pourtant de confronter leurs sources avant d’en valider leurs contenus et donc de nous informer avec toute la transparence nécessaire ; la population pourrait être en mesure de se faire sa propre opinion. Malheureusement, la dépendance des médias aux lobbys des politiques et autres, ont fait qu’une certaine homogénéisation a remplacé le pluralisme de l’information. On peut certainement regretter ce choix !

 

La faillibilité des chiffres en question

Comme tous les virus, le Covid-19 est infectieux et semble se transmettre très rapidement. Néanmoins, il apparait qu’au-delà de sa propagation rapide, il est quasi impossible de calculer très précisément le taux de létalité.

Les experts définissent le taux de létalité comme «le rapport entre les décès survenus d’une cause particulière et le nombre total de cas dus à la même cause.

Mais si l’on en croit le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, pour calculer le taux de létalité, il faudrait utiliser le nombre de cas confirmés d’il y a quelques semaines, plutôt qu’à l’heure actuelle.

Le professeur John Edmunds, professeur au Centre de la Modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Ecole d’Hygiène et Médecine Tropicale de Londres au Royaume-Uni, explique que dans le cas d’une épidémie en expansion rapide, le nombre de cas d’il y a quelques semaines sera toujours beaucoup plus petit que celui actuel, donc le véritable taux de mortalité sera plus élevé.

« Il est étonnamment difficile de calculer le taux de létalité ou le taux de mortalité pendant une épidémie », rajoute le professeur Edmunds. « Ce que vous pouvez dire en toute sécurité […], c’est que si vous divisez le nombre de décès signalés par le nombre de cas signalés [pour obtenir le taux de létalité], vous obtiendrez presque certainement la mauvaise réponse. »

 

Et notre système immunitaire dans tout ça ?

Contrairement à la grippe par exemple, personne n’est à l’abri de COVID-19. En conséquence, plus de personnes sont sujettes à l’infection, et beaucoup sont susceptibles de maladies graves.

Et c’est justement, parce qu’il se pourrait qu’au fil du temps, ce système immunitaire n’a pas eu suffisamment d’interactions régulières avec le monde naturel, qu’il ait pu être largement perturbé. D’ailleurs d’éminents médecins et immunologistes considèrent que les façons antiseptiques, parfois hystériques, d’interagir avec notre environnement ont largement interféré avec nos défenses naturelles.

Le monde aseptisé dans lequel nous vivons a considérablement impacté les capacités de notre corps à nous défendre. D’autres facteurs ne sont pas à négliger non plus, comme :

  • Notre qualité de sommeil jugée insuffisante, notamment dû à l’exposition toujours plus forte aux objets connectés
  • Le stress quotidien est également un facteur de baisse mesurable de la capacité du système immunitaire à combattre une maladie
  • L’utilisation de la voiture au dépend d’un exercice physique quotidien de 30 minutes
  • Le tabagisme passif qui cause environ 600 000 décès chaque année, dont un tiers serait des enfants selon l’OMS
  • La prise de médicaments puissants tels que les antibiotiques qui du même coup réduisent le système immunitaire de développer des bactéries résistantes et devenir malade à l’avenir

Comme toutes les crises, celle-ci aussi prendra fin. La question est de savoir dans quel état psychologique nous serons. Ce qui est certain, c’est que la psychose créée par le Coronavirus n’est pas prête de s’estomper, et que dire des cas d’anxiété. Quand disparaitront-ils et pendant combien de temps la population devra-t-elle vivre avec ?