
S’il y avait encore un doute, celui-ci est bien levé : en voulant utiliser la psychose engendrée par la peur de la contamination pour pousser les gens à adhérer à leurs idées, nos dirigeants ont non seulement failli dans le mode de communication utilisé, mais en plus l’efficacité de cette méthode a montré ses limites.
Enfin le gouvernement est montré du doigt pour ses contradictions régulières. Après les incohérences des autorités sanitaires à propos du port du masque en population générale – d’abord interdit, puis souhaité, puis obligatoire – voilà que l’exécutif a pris un tournant à 360° concernant l’obligation du Pass sanitaire.
Quid de la transparence gouvernementale
1/ Il n’y a à peine un an de cela (22 décembre 2020) que le ministre de la Santé, interrogé directement sur la création d’un Pass sanitaire, répondait catégoriquement, je cite : « La réponse est non ; la vaccination contre le coronavirus ne sera pas obligatoire ! »
A la question si un dispositif baptisé ‘Passeport vaccinal’, ‘badge vert’ (comme en Israël) ou ‘Passeport sanitaire’, serait mis en place, le représentant du gouvernement Castex, exprimait des réserves sur le fait d’avoir un laissé passer qui permette d’aller dans des lieux tels que bars, restaurants, salles de sport, lieux culturels et de loisirs, etc…
2/ Sauf que depuis le 09 juin 2021, le Pass sanitaire apparait, mais on nous promet qu’il sera obligatoire que pour certains événements – à savoir ceux réunissant plus de 1 000 personnes – afin d’éviter les risques de cluster et d’émission large du virus.
La promesse de liberté allait entraîner une adhésion générale et mettre sous le boisseau toutes les atteintes aux libertés fondamentales pourtant consubstantielles à un État de droit.
3/ Pourtant le 12 juillet 2021, c’est le Président de la République lui-même, qui annonce l’extension du Pass sanitaire à tous les lieux recevant du public au-delà de 50 personnes. En parfaite contradiction avec plusieurs de ses ministres, dont Oliver Véran, qui promettaient l’inverse depuis des semaines.
Alors que l’épidémie était parfaitement maîtrisée, la loi sur le Pass sanitaire fut votée fidèlement aux annonces faites par E. Macron. Il fut d’abord validé dans son principe par un avis consultatif du Conseil d’État, puis par une décision du Conseil constitutionnel qui refusait de se prononcer sur l’urgence elle-même. Préalablement, ces mesures extrêmement discriminatoires pour certaines, avaient été adoptées par une Assemblée nationale dégarnie et un Sénat qui s’était plaint d’avoir dû voter, je cite : « un pistolet sur la tempe. »
4/ Pour que le Pass sanitaire ne soit pas assimilable à une obligation vaccinale, le législateur a donc ajouté la possibilité d’effectuer un test PCR ou antigénique d’une durée de validité de 72 heures. Sauf que le Premier ministre Jean Castex confirmait le 26 septembre que, je cite « La logique est de continuer à inciter la population à se faire vacciner ! », tout en instaurant une nouvelle discrimination entre les vaccinés pour qui les tests seraient gratuits, et les non-vaccinés pour qui ces tests seraient payants – une nouvelle contrainte qui voyait le jour le 15 octobre 2021.
5/ Entre temps, les taux de protection pour le variant Delta sur une population vaccinée depuis quelques mois vantés par les fabricants concernant le variant Alpha sont en-deçà de ceux annoncés. Pour rappel, les laboratoires nous assuraient des taux de protection très élevés : 94 % pour Moderna et 95 % pour Pfizer contre les formes sévères et les hospitalisations.
Au mieux, on estime finalement que le vaccin n’assurerait qu’une protection de 50 % contre la contamination, de l’aveu même du Conseil scientifique. L’immunité collective d’abord attendue avec une couverture vaccinale de 60 % de la population ne serait finalement acquise qu’avec une population immunisée à 90 %. Du coup, on se dit que les actuels vaccinés sont tout autant contagieux que les non-vaccinés !…
6/ Et puis, et à la suite de la dernière intervention d’Oliver Véran le jeudi 25 novembre 2021 dernier, on apprend que les personnes non vaccinées verront les conditions d’obtention d’un Pass sanitaire se durcir. Le gouvernement a clairement fait le choix d’une nouvelle incitation à la vaccination en restreignant les conditions de validité du Pass sanitaire obtenu via test PCR ou antigénique.
Déjà devenus payants en octobre, ces tests étaient valables durant 72 heures permettant d’obtenir un Pass sanitaire durant 3 jours. Or, depuis ce lundi 29 novembre, le test RT-PCR ou antigénique n’est plus valable que 24 heures. « Nous réduisons à 24 heures la durée de validité du test RT-PCR. Très concrètement, si vous n’êtes pas encore vacciné et que vous souhaitez bénéficier du Pass sanitaire, vous devrez vous faire tester tous les jours et à vos frais, sauf si vous êtes symptomatique ou déclaré cas contact ! », a annoncé le ministre de la Santé.
Une décision qui pourrait créer de nouvelles dérives, notamment celle qui verraient certains individus refusant de se faire vacciner, préfèreraient attraper volontairement le Covid-19 pour se voir délivrer un certificat de rétablissement ouvrant le droit à l’obtention d’un Pass sanitaire. Rappelons que cette démarche est risquée, quel que soit l’âge…
Pour être tout à fait complet, rappelons que le certificat de rétablissement correspond à un test PCR positif effectué il y a plus de onze jours et moins de six mois. Il atteste que la personne a déjà eu le coronavirus et qu’elle est aujourd’hui guérie avec des risques de réinfection limités.
Depuis le 29 juillet, ce certificat peut permettre d’obtenir un Pass sanitaire.
7/ Dans le même temps, et à compter du 15 décembre, les règles relatives au Pass sanitaire évoluent, car au-delà de cette date, les QR code seront désactivés automatiquement. Et oui, le renouvellement de ce même sésame, est sujet à l’obligation d’une 3ème injection – pardon, la dose de rappel. En effet, à partir du 15 janvier, le Pass sanitaire sera conditionné à l’administration d’une dose de rappel pour les Français âgés de 18 à 64 ans.
Le Pass sanitaire ne sera donc plus actif si le rappel est fait sept mois après la dernière injection, et à partir du 15 décembre pour les plus de 65 ans et ceux / celles vacciné(e)s avec Janssen. Reste les questions suivantes :
- Combien de temps après la 2ème dose ?
- Que faire si l’on a déjà été infecté par le Covid-19 ?
- Peut-on l’attraper deux fois ?
- Quelle(s) réaction(s) craindre ?
- Peut-on mélanger Pfizer et Moderna ?
- Doit-on déjà se préparer à la 4ème dose dans 6 mois, la 5ème dans 12 mois, la 6ème dans 18 mois, etc…
Une plateforme téléphonique est disponible 7 jours sur 7, de 8 h à 21 h, pour répondre aux questions sur le coronavirus : 0800 130 000 (appel gratuit) – heureusement pourrait-on dire !…
Le bonus (de toute cette mascarade)
La loi portant diverses dispositions de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 prolonge jusqu’au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l’état d’urgence sanitaire et notamment la possibilité de recourir au Passe sanitaire.Ce régime post-crise, mis en place par la loi du 31 mai 2021 jusqu’au 30 septembre 2021 pour faire face à la quatrième vague de l’épidémie causé par le variant Delta, a été prolongé une première fois par la loi du 5 août 2021.Initialement, il devait prendre fin le 15 novembre 2021.
Selon le gouvernement, le contexte sanitaire encore très incertain et le risque d’un nouveau variant nécessitent une grande vigilance pour les prochains mois et par là même la prolongation des dispositifs déjà en œuvre pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Le Gouvernement justifie la prolongation au 31 juillet 2022 par l’organisation de l’élection présidentielle et des législatives qui vont empêcher le Parlement de se réunir à compter du 1er mars 2022.
Jusqu’au 31 juillet 2022, le gouvernement peut donc prendre certaines mesures pour limiter les déplacements ou les accès à certains établissements.
Conclusion
Ce que l’on peut constater, c’est que depuis sa mise en service, le Pass sanitaire est devenu un instrument de pression sociale, pour encourager les hésitants et les réfractaires à la vaccination. L’impossibilité d’instaurer une obligation vaccinale pour un soi-disant vaccin en phase de test (AMM conditionnelle délivrée pour le vaccin Moderna qui demeure en cours d’essai clinique jusqu’en octobre 2022, et pour le vaccin Pfizer jusqu’en mai 2023, car les données à long terme sur leur efficacité et leur sécurité ne sont pas disponibles) a conduit les autorités à imaginer un chantage à la vie sociale, conduisant à une rupture du contrat social impensable dans une démocratie apaisée, dont les citoyens sont supposés être éduqués et responsables.
Et dire que le Conseil scientifique Covid-19 a souhaité rappeler que le Pass sanitaire devait, je cite : « … rester un outil temporaire et proportionné. » – oui, la bonne blague !