A l’heure où la part des « sans-religion », donc des athées, des agnostiques ou des déistes, est passée de 27 à 58% de la population française en 40 ans, nos amis Musulmans se préparent au début du jeûne du mois de Ramadan. Comme chaque année, cette fête religieuse s’inscrit comme un évènement spécial, lequel selon le Coran, est dicté par la révélation divine reçue par le prophète Mahomet…
Alors pour mieux nous familiariser avec ce que cela représente pour eux, voici quelques éléments de réponse.
Qu’est-ce que le Ramadan ?
Le Ramadan est l’un des cinq piliers de l’islam, avec l’attestation de foi, l’obligation de prier cinq fois par jour, l’aumône et le pèlerinage à La Mecque une fois dans sa vie. Une date clé acte le début du jeûne pendant le mois sacré et représente un mois de piété, de charité et de frugalité.
Qui cela concerne ?
En France, un peu plus de 5 millions de musulmans sont concernés (soit 8% de la population environ), dont plus de 70 %, voire même 80 % feraient le jeûne.
Le respect du jeûne est imposé à tous les croyants qui ont passé l’âge de la puberté, à l’exception des malades, des personnes âgées, des femmes enceintes ou qui allaitent.
Quand devrait-il commencer ?
Si l’on se réfère au site du Conseil Français du Culte Musulman, la conjonction (naissance de la nouvelle lune) aura lieu à partir d’aujourd’hui, jeudi 23 avril 2020 à 4h26’ heure de Paris. Elle sera en principe visible ce jour-là sur une grande partie du continent africain et tout le continent américain.
Comment la date est-elle déterminée ?
Ce mois sacré correspond au neuvième mois du calendrier de l’Hégire, auxquels les musulmans se réfèrent pour leurs fêtes religieuses et qui s’appuie sur le cycle lunaire. Ce calendrier compte onze jours de moins que le calendrier solaire et, pour cette raison, les dates de début et de fin du ramadan varient tous les ans.
Le premier jour est déterminé lors de la nuit dite « du doute » durant laquelle on observe l’apparition du premier quartier de la nouvelle lune, qui doit être visible à l’œil nu et dûment constaté. Des théologiens, savants et religieux se réunissent donc tous les ans pour fixer l’heure précise, variable selon les endroits du globe.
Quelles sont les grandes lignes ?
Durant cette période, les Musulmans doivent s’abstenir de manger (et même de mâcher), de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Ce jeûne est conçu comme un effort spirituel, une lutte contre la séduction des plaisirs terrestres.
A l’heure de la rupture quotidienne du jeûne, des repas de fête rassemblent traditionnellement les familles et l’activité sociale s’intensifie
Comment combiner le travail ?
Comme ce mois se traduit par des heures de sommeil plus courtes qu’en temps normal, cette situation peut amener la population à devenir plus léthargique en fin de journée. La productivité et performance des travailleurs peut-être affectée jusqu’à 50%, en raison de l’insuffisance de repos au cours de ce mois.
Que dit le Code du Travail ?
La loi française indique que « Contractuellement, le salarié ne peut pas exiger un aménagement d’horaires. » Néanmoins, certains accords d’entreprise prévoient cette souplesse.
Un employeur ne peut pas refuser une demande de congé au seul motif de la conviction religieuse du salarié ; ce qui ne veut pas dire que l’employeur est obligé d’accepter la demande du congé.
Si le fait de jeûner n’est pas en soi un élément caractérisant une impossibilité d’accomplir les tâches relevant du contrat de travail, l’employeur est toutefois parfaitement fondé à prendre en compte les conséquences du jeûne et a l’obligation de le retirer de son poste de travail.
Un employeur peut obliger un salarié à participer à des repas d’affaires. En revanche, il n’a aucun pouvoir pour l’obliger à consommer ledit repas.
Les cadres eux, sont censés organiser leur temps de travail comme ils veulent et peuvent donc décaler leurs horaires de travail, tant que cela ne désorganise pas le service. Pas question donc de zapper une réunion indispensable au bon fonctionnement de l’activité.
A l’étranger
Pour l’avoir personnellement vécu aux Emirats Arabes Unis, le rythme de la vie ralentit considérablement. Généralement, les décisions et les réunions sont aussi reportées jusqu’à la fin de la période du Ramadan, en particulier dans les institutions gouvernementales.
La ville se transforme et offre aux visiteurs une expérience culturelle unique. La plupart des activités principales restent ouvertes. C’est à cette période que vous bénéficierez aussi de très peu d’attente.
La vie reprend soudainement après le coucher du soleil : les restaurants installent de grands auvents pour que vous puissiez participer à un Iftar, repas du soir avec lequel les musulmans terminent leur jeûne quotidien. L’ambiance y est festive, des activités instructives sont proposées et la vie nocturne est souvent très animée.
La fin du jeûne, marquée par la fête de l’Aïd-el-Fitr, sera célébrée fin mai selon les pays. La fête de fin du Ramadan, l’Aïd el-Fitr, est également célébrée avec faste, souvent en famille.
Et si vous le souhaitez, vous pouvez aussi terster vos connaissances. Faites-le de manière tout à fait ludique en cliquant sur le lien.
