Santé

Les débats causés par le Covid-19

By 14 mai 2020 mai 28th, 2020 No Comments

Il a été intéressant d’observer ces dernières semaines que le sujet du déconfinement à partir du 11 mai en France des personnes âgées puisse créer une multitude de controverses.

Après nous avoir dit que les personnes de plus de 70 ans étaient les plus exposées à attraper le Covid-19, voilà que l’Etat, par la voix de notre Président de la République, a indiqué, je cite : « Pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester, même après le 11 mai, confinées, tout au moins dans un premier temps » avec pour objectif, je cite toujours Monsieur Emmanuel Macron « la santé de tous les Français. »

 

Les avis d’experts… partagés

 Selon le Pr Delfraissy – nommé président du Conseil scientifique Covid-19 depuis le 11 mars 2020, pour conseiller le gouvernement dans la lutte contre la pandémie – les gens à risques, soient 18 millions d’individus, comprennent les personnes âgées, celles ayant des affections de longue durée ainsi que    « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ». Il avait expliqué qu’il ne savait pas quand ces personnes pourraient être déconfinées et qu’il fallait peut-être d’abord un traitement préventif.

Où le sujet commence à devenir intéressant, c’est lorsque d’autres personnes moins calées  sur les aspects sanitaires interviennent sur le sujet. C’est le cas du philosophe André Comte-Sponville qui déclare que, je cite « Le débat sur la protection de nos ainés est totalement inutile et déplacé ». Il fait référence au fait que la question qui avait été posée sur le prolongement ou non du confinement était mauvaise et que la réponse l’était tout autant.

De son point de vue, la discussion ne devrait pas s’établir autour de ce que pourrait être la présomption de ‘discrimination’ mais de prendre en compte si les mesures prises sont bien dans l’intérêt du public. D’ailleurs à ses yeux, l’âge n’est pas un bon critère, sauf pour rappeler que le risque est plus important chez les +70.

Et comme le faisait remarquer Pascal Champvvert, Président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, je cite : « Des gens vont mourir d’autres choses que du Coronavirus «  du confinement, de l’isolement, et de la solitude. »

Mais notre philosophe met aussi en parallèle le fait que certaines personnes agées vivent largement mieux et dans de meilleurs conditions que certains jeunes actifs, en couple ou non, avec ou sans enfants, dans des petits logements sans balcon ou jardin.

Touché !…

 

La « fin du monde » des médias

Provoqué par un affolement médiatique – une crise sanitaire d’une telle ampleur demande que l’on y consacre du temps et des moyens ! – la presse, qui n’est pas exempte de responsabilités, entretient très largement ce sentiment de panique, non sans démentir ce qu’ils avaient affirmé la veille.

Certes, la peur fait vendre, la crainte arrime le téléspectateur et dope l’audimat. Rappelons quand même que chaque année, la gastro-entérite tue 220 000 personnes dans le monde – évidemment, certainement pas avec une telle vitesse de propagation que ce fameux Covid-19.

D’ailleurs quand l’épidémie a commencé, à l’échelle de la France, le décalage entre la panique et les faits était encore plus saisissant. Jusque-là, six cas avaient alors été identifiés, dont aucun mortel. Pendant ce temps, la grippe saisonnière, silencieusement, avait déjà tué plusieurs dizaines de personnes cet hiver. Pourtant les médias n’en ont rarement fait état. Autres chiffres : ceux qui concernent le cancer (sous toutes ces formes) en France…

Alors oui, à l’heure où ce post va être publié, la crise sanitaire est bien majeure. Pour autant, en quoi les plus de 26 000 morts causés par le Covid-19 (dont 37% étaient des résidents en EHPAD), mériteraient davantage de compassion que les autres ? Oui je sais, je ne suis pas politiquement correct !

Et pourtant l’absence de détachement émotionnel est flagrante. Cela se voit dans les engagements de l’Etat à s’endetter massivement sans se préoccuper de la (ou des) prochaine(s) récession(s) à venir. Est-ce bien une façon sereine de transmettre notre héritage aux plus jeunes générations ?

D’autant plus que certains experts ont plaidé pour la stratégie de l’immunité collective. Cette méthode passe par une libre circulation du virus pour permettre à 70% de la population au moins d’être en contact avec la maladie pour garantir une immunité collective. Si cela s’avère vrai, nous avons encore du souci à nous faire…

 

Focus sur des erreurs de communication 

Bref, revenons-en à la vision de notre ami le philosophe… Il a certainement raison de condamner l’utilisation du mot « guerre » ou alors faudrait-il ajouter « bactériologique » sinon cela n’a pas beaucoup de sens. Mais au-delà de ses réflexions, voici mes questions :

  • Selon plusieurs chercheurs, le Coronavirus ne proviendrait pas de la présence du Pangolin : le virus se serait bel et bien échappé accidentellement d’un laboratoire installé à Wuhan en Chine. Alors qui croire ?
  • Y-avait-il besoin de légiférer dans l’application des sorties comme cela a été fait à Paris en restreignant les joggeurs pour les sorties dans la journée ? N-y avait-il pas d’autres moyens pour faire respecter la distanciation sociale ?
  • Et que dire des 10 000 respirateurs artificiels commandés par l’Etat à Air Liquide Medical Systems, dont 8 500 ne seraient pas adaptés pour ventiler les personnes admises dans les services de réanimation ? Comment cela a pu être possible ?
  • Leur interdisant de porter un masque pourtant nécessaire, les policiers et les gendarmes ont-ils été utilisés à leur insu comme vecteur potentiel du Covid-19 pour amplifier le processus d’immunité collective de la population française ? Pourtant à partir du 11 mai, le port du masque sera « obligatoire ». Vous y comprenez quelque chose ?
  • Et évidemment, je rappelle ce que j’évoquais le 16 avril dernier à savoir pourquoi les autorités françaises ont-elles pu laisser certaines commandes d’accessoires pour la protection sanitaire, être « détournées » de leur destination initiale ?
  • Finalement, on vient d’apprendre que selon plusieurs scientifiques, le Covid-19 aurait été déjà en circulation sur le territoire français dès le mois de décembre 2019. Est-ce le manque de transparence des autorités chinoises qui ne nous ont pas informés, ou l’incompétence du système hospitalier français tout entier qui est en cause ?
  • Et je ne soulèverais pas le débat que provoque le projet du traçage numérique via l’application ‘Stop Covid’. Faut-il s’en inquiéter ? Quelles dérives pourraient être générées de l’usage des données collectées ?

 

Même en tenant compte de la complexité des tâches que les autorités ont dû assumer pour gérer tous les tenants et aboutissants de cette pandémie, on a du mal à comprendre la cohérence de la communication qui en résulte. Tout bien considéré, cela fait un peu désordre.

Et au-delà de tous ces faits, je me demandais tout simplement si le réchauffement climatique était encore à l’ordre du jour ou bien une tendance du passé… oui je sais, c’est une raillerie un peu facile compte tenu de la crise sanitaire.

Alors disons qu’à ce jour, on peut affirmer que depuis 7 semaines que nous sommes confinés, nos dirigeants ont la certitude que personne ne peut avoir aucune certitude. C’est clair, non ?!