Question de société

L’instrumentalisation de #MeToo

By 20 septembre 2019 décembre 3rd, 2019 No Comments

En ce qui concerne les relations entre les sexes, la confusion règne. Et peut-être que cela a toujours été le cas. Les mystères du rituel des rencontres ont été un thème de base de la comédie et de la tragédie, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours.

Par exemple, est-il permis de demander à une collègue de travail de prendre un café ? Car derrière cette simple invitation qui devrait être considérée comme dénuée de toute arrière-pensée, ce questionnement semble toujours qualifié de suspect et sujet à des complications récurrentes, pour ne pas dire extrêmes et irrationnelles.

Beaucoup de femmes semblent avoir des histoires terribles à partager concernant le comportement inapproprié sur le lieu de travail.

 

Les contradictions de #MeToo

Les hommes devraient simplement comprendre qu’il existe des comportements à ne pas avoir, enfin ceci semble être le message diffusé par #BalanceTonPorc (à l’origine #MeToo aux USA).

Pour ceux qui ne savent pas encore ce qu’est cette mouvance, je vais le préciser. Ce mouvement est un hashtag qui s’est largement diffusé sur les réseaux sociaux en octobre 2017 pour dénoncer l’agression sexuelle et le harcèlement qui existent plus particulièrement dans les milieux professionnels.

Pourtant, même si les relations de travail paraissent toujours terrifiantes, il semblerait que cela reste la deuxième façon de rencontrer des gens. C’est ce que démontrerait une étude publiée en 2015, qui semble indiquer que plus de 20% rencontreraient leurs proches par le travail.

 

Alors, est-il tout à fait judicieux d’appréhender cette abondance de partenaires potentiels ?

Ce serait exiger ce qui suit: chaque homme n’a la possibilité de poursuivre qu’une seule femme dans sa vie professionnelle. Que cette femme puisse être invitée à prendre un café ou à prendre un verre une seule fois. Et que ce « tir » unique doit avoir une précision absolue à 100% la seule fois où il est déployé.

Mais je soupçonne cependant que quiconque ait déjà travaillé dans un bureau sait que ce n’est pas aussi simple que cela.

 

Trois questions me viennent immédiatement à l’esprit :

  • Est-ce une manière sensée, ordonnée ou même humaine d’arranger les relations entre les sexes?
  • Si les relations entre êtres humains se veulent si faciles, comment se fait-il que ces échanges soient si complexes ?
  • Qu’advient-il de #MeToo lorsque l’accusée est une féministe ?

 

Si nous voulons que #MeToo dans son ensemble évolue, il faut que les hommes soient aussi parties-prenantes de ce mouvement. Ce rassemblement a commencé avec une idée simple : mettre fin au harcèlement sexuel et aux agressions sexuelles à l’encontre des victimes, les femmes.

Mais nous devons cesser de focaliser les actes réprimés seulement au détriment du comportement des hommes, et reconnaitre qu’eux aussi peuvent être victimes.

 

La rédaction de ce post sur un sujet aussi controversé que pesant à évoquer, n’aurait pu

se faire sans l’aide et l’approche bienveillante de mon ami Kévin L. – merci à lui !